Après Annick au cirque, hier c’était Annick à la plage. La visite de la ministre des Outre-mer ne se résume évidemment pas à ces deux séquences : une soirée et une nuit à Mafate, grande première pour un membre du gouvernement, une présence remarquées, pieds nus, à l’Hermitage-les-Bains pour un contact avec les parents de victimes d’attaques de requins et se faire expliquer, in situ, le dispositif vigies requins.
Mais ces deux temps d’un séjour de cinq jours sur l’île auront marqué les esprits. Adepte de l’immersion dans un territoire qu’elle ne connaît pas suffisamment, Annick Girardin ne mouille pas que la chemise. Les pieds y ont eu droit aussi, pas par goût pour les plaisirs balnéaires mais par inclinaison pour la rencontre, l’échange et le dialogue.
Sauf avec les associations incluses dans cet "ensemble des acteurs" concernés par la crise requin, qu’elle avait proposé de rencontrer.
Il y eut, dans l’Ouest hier, quelques désillusions après ce léger couac...
Il n’empêche que, dans la forme, la ministre affiche avec beaucoup de naturel, et sans doute de sincérité, une franchise qui doit faire tousser dans l’administration.
Quand Annick Girardin lance aux vigies requins que l’État "sera davantage acteur à vos côtés", ses interlocuteurs entendent que ce même Etat aurait dû, ou pû, être plus actif ces dernières années sur le front des prélèvements de requins ou sur celui de l’installation de dispositifs de protection des usagers de la mer.
Thierry Durigneux - Le Quotidien / p.3
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