jeudi 23 mars 2023 ![]() |
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Gauche : le chemin sinueux vers le "rassemblement" | |||
Sans union, point de salut. Mais pour sauver un siège au Sénat, qui est vraiment prêt au rassemblement ’ À dix jours du dépôt des listes, ça patine encore un brin. "Plus il y aura de candidats au rassemblement, moins il risque d’y avoir un rassemblement". La phrase est savoureuse et résume parfaitement la situation. Celui qui nous l’a glissée, hier au téléphone - "c’est une boutade" - est directement concerné puisqu’il s’agit de Christian Annette, candidat désigné par les instances socialistes pour mener la liste des sénatoriales. Bref, la gauche regorgerait donc d’esprits rassembleurs. Sauf qu’il y a fort à parier que nous aurons, au final, deux listes, l’une menée par le PCR, l’autre autour du PS et du PLR. Et pourquoi pas une troisième après tout ’ Il reste dix jours pour se mettre d’accord "mais ce sera fait bien avant", assure Wilfrid Bertile. Les plus embarrassés, évidemment, sont les socialistes. Ils compteraient quelque 120 grands électeurs possibles dans le Nord et sans doute une quarantaine de plus si l’on inclut Saint-Joseph. Pour espérer gagner le siège, il ne faut donc pas se fâcher avec Patrick Lebreton et plaire au PLR. L’ancien maire de Saint-Philippe a tout pour plaire à Patrick Lebreton. Lequel, de toute façon, n’a pas l’intention d’accorder la moindre voix à un socialiste du Nord, a fortiori s’il s’appelle Annette ! Il est en tout cas exclu que le PLR fasse la paix, pour le moment, avec le PCR : "Nous avons perdu la mairie de Saint-Paul car certains nous ont tiré une balle dans le pied et elle fait encore mal", rappelle-t-elle. Christian Annette, de son côté, se dit "parfaitement serein" et "continue de travailler", dans une campagne qu’il mène avec assiduité depuis sa désignation par les instances du PS. C’était au congrès fédéral d’octobre dernier (puis validé par les sections). L’opposant sainte-marien avait alors obtenu plus de voix que le palmiplainois Jean-Luc Saint-Lambert dans un scrutin d’où s’était retiré, justement ! Wilfrid Bertile. "Il n’a pas voulu à l’époque, je constate qu’il revient aujourd’hui", commente sobrement Christian Annette. Pour lui, en toute logique, c’est le choix des instances qui compte. Effectivement, lui retirer son investiture ne ferait pas très propre, au sein d’un PS qui a vécu des législatives douloureuses. Peut-on sacrifier les règles au nom de l’efficacité ’ En politique, c’est souvent le cas. Pour autant, il faut la jouer prudent, comme le dit un dirigeant du parti : "Les sénatoriales sont un gros enjeu, mais il ne faut pas qu’elles donnent lieu à un déchirement interne, et de la gauche en général, en vue des échéances suivantes". A savoir les municipales de 2020, les régionales de 2021 ! En même temps, comme le lâche un autre : "Ce que la droite a réussi à faire avec toutes les inimitiés qu’on leur connaît, on doit quand pouvoir le réussir, non ’" Tout dépend, finalement, de qui veut vraiment le rassemblement ! Le Journal de l’île / p.13 |