S’il y a bien une personne qui n’a guère eu le loisir d’aller voir au cinéma " Valérian et la cité des mille planètes ", c’est bien Jean-Hugues Ratenon.
Le député de la 5e circonscription, revenu d’un mois de mandat " à constamment (se) débattre pour faire passer (ses) idées ", avait convié la presse et ses militants samedi pour un point d’étape au sein du groupe La France insoumise hier à l’Assemblée nationale. Il flottait comme un parfum de mai 68 à ce grand raout " caf-malbar " de l’après-victoire historique dans une salle où le Parti communiste réunionnais n’attire plus désormais qu’une poignée de sympathisants. Militants de la première heure, syndicalistes, petits artisans et commerçant ... Ce sympathique Zembrocal, très couleur péi, avait quelque chose de rafraîchissant. Comme rafraîchissantes étaient les anecdotes contées après un mois de découverte du petit monde de l’Hémicycle.
Mais n’allez pas croire que Jean-Hugues Ratenon se soit mis à la mode de l’emphase et de la grandiloquence, toutes " qualités " que l’on attribue, que l’on soit adversaire ou supporter, à son leader Jean-Luc Mélenchon. Ainsi, n’a-t-on pas lu récemment dans les pages du Canard Enchaîné, citant un proche de " Méluche ", que la France insoumise doit " être identifiée à des positions claires mais aussi apparaître crédible, avec des amendements qui tiennent la route et des interventions non caricaturales ". Toutes choses, termine le " Volatile ", comme l’appelait de Gaulle, qui sont la spécialité des dirigeants de la France insoumise. Eh bien non. Jean-Hugues Ratenon, qu’on a connu plus chien fou que bronze zen, est rentré dans ses nouveaux habits républicains tout en conservant son charisme.
Jean-Marc Goglione - Le Quotidien / p.3
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