Au fil des années, la production d’oignon péi décline. Des actions sont entreprises pour relancer la filière. Un pari difficile.
Quand on voit aujourd’hui l’état dans lequel se trouve la filière oignon, il y aurait de quoi pleurer. Selon les chiffres de la chambre d’agriculture, la production locale plafonne à 600 tonnes. Au milieu des années 90, elle flirtait avec les 2000 tonnes. Près de 200 hectares y étaient consacrés. Aujourd’hui moins de 50 hectares accueillent cette plante à bulbe, le deuxième légume le plus consommé de l’île après la tomate. Et côté producteurs, il ne doit en rester qu’une trentaine dont une vingtaine dans l’ouest, selon Frédéric Amany technicien en charge de cette culture. Si la production locale a fortement décroché, il n’en est pas de même pour les importations. Bien au contraire. 8700 tonnes sont rentrés l’an dernier dans l’île principalement en provenance d’Inde et de Madagascar. Selon l’observatoire des importations de la Daaf, la tendance est globalement, à la hausse depuis 2008.
Dans le cadre du Programme de développement rural de la Réunion, la chambre d’agriculture ambitionne de relancer la filière oignon. Tout comme elle s’évertue à le faire pour la carotte, la pomme de terre et l’ail. Quatre filières confrontées à d’agressives importations. Mais pour l’oignon et l’ail, la partie est bien plus mal engagée. C’est techniquement difficile, la mise en place coûte cher et la concurrence est féroce. On comprend pourquoi les agriculteurs ne se précipitent pas à s’improviser producteur d’oignons péi.
Le Quotidien / p. 4
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