dimanche 28 mai 2023 ![]() |
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Cinq euros qui peuvent coûter cher | |||
Cinq euros par mois. Soixante euros par an. La somme peut paraître dérisoire. Samedi a été rendu publique la baisse de cinq euros des aides personnelles au logement à partir du mois d’octobre. Des aides qui bénéficient au total à quelques 6,5 millions de ménages français dont environ 800 000 étudiants. Une responsable du ministère de la Cohésion des territoires, répondant suite aux fuites parues dans la presse sur cette baisse à venir, soulignait samedi qu’elle avait été " décidée sous le quinquennat précédent et pas encore appliquée". Il est vrai qu’en 2016 deux réformes de ces aides ont été actées et cela fait longtemps que le ministère des Finances, et pas uniquement sous le quinquennat de François Hollande, fait pression pour que cette enveloppe soit diminuée. Un rapport de la Cour des comptes présentée devant le Sénat en 2015, tout en reconnaissant le caractère globalement "redistributif" des APL, estimait qu’elles généraient trop d’inégalités et coûtaient trop cher à l’État. Les réponses apportées pour l’instant par l’exécutif ne sont pas très claires. Dans notre île près de 120 000 allocataires de la caisse d’allocations familiales perçoivent une aide au logement soit près de 280 000 personnes, hommes, femmes, enfants qui sont couverts par les aides au logement. Chez nous un tiers des habitants vivent dans un logement couvert par ces prestations sociales. L’Unef Réunion, le syndicat étudiant a été l’un des premiers à réagir et a lancé une pétition sur Facebook rappelant que les APL permettent de couvrir jusqu’à la moitié des dépenses de logement, " un investissement indispensable à la réussite universitaire et à l’autonomie des jeunes". Comme le souligne le collectif 974, l’association pour l’emploi et la lutte contre la pauvreté, " on favorise les plus riches à travers une baisse de l’impôt d’un côté, et de l’autre on frappe les plus pauvres en réduisant les APL". Selon un sondage Ifop pour le Journal du dimanche paru ce week-end Emmanuel Macron a enregistré une chute brutale de sa popularité, passant en un mois de 54% à 47%. C’était avant cette annonce. Pas sûr que cette courbe là ne s’inverse à court terme. Hervé Chossat - Le Quotidien / p.3 |