dimanche 28 mai 2023 ![]() |
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Hautement inflammable | |||
C’est suffisamment rare pour être souligné : la préfecture, hier, a publié un communiqué d’appel au calme. En l’absence de préfet, qui n’a pas encore pris ses fonctions, c’est donc directement Paris qui dicte les consignes. On s’inquiète en haut lieu, et il y a de quoi. Ce communiqué n’élude rien. Ni l’exaspération de la population dans ces "perturbations qui pèsent sur la vie quotidienne". Ni les risques de "débordement" et les "tentatives de déstabilisation des négociations en cours." Les autorités, clairement, ont senti hier la crispation s’accroître encore. Sur le terrain, les planteurs ont contraint à l’évacuation de plusieurs sièges administratifs qui gèrent la vie agricole. Devant micros et caméras, députés de gauche (Jean-Hugues Ratenon, Huguette Bello) comme de droite (Nathalie Bassire) sont venus soutenir les agriculteurs qui tiennent siège depuis maintenant neuf jours au Barachois ou qui occupent l’entrée de l’usine du Gol. Et surtout, après les transporteurs la veille, la CGTR, via ses porte-parole des Ports et Docks ou du BTP, s’est montrée prête à bloquer des points névralgiques de l’île si les négociations n’aboutissent pas. Alors que la campagne sucrière aurait déjà dû commencer, nous sommes dans un des conflits les plus graves de la récente histoire sociale de La Réunion. Depuis hier, plus personne ne peut l’ignorer. David Cassagne - Le Journal de l’île / p.3 |