mardi 21 mars 2023

Macron Roi : c’est arrivé demain

On ne cesse de nous l’expliquer, la République en Marche doit s’attendre à un tsunami électoral en sa faveur aux législatives, d’ailleurs, en sus des sondages qui portent sur des candidats que l’on ne connaît ni d’Eve ni d’Adam, il y aurait des présages, des signes avant-coureurs du phénomène. À commencer par les élections des députés des Français de l’étranger qui montrent, en dépit d’une participation en berne, que le Président - ses candidats du moins - peuvent compter l’emporter sur 10 des 11 circonscriptions… Lesquelles sont un tantinet extraordinaires… La 11e recouvre l’Europe de l’Est, la majeure partie de l’Asie (hors Moyen-Orient et Asie mineure) et l’Océanie ; la 10e le Moyen-Orient et la majeure partie de l’Afrique (Afrique centrale, orientale et australe et quatre pays d’Afrique de l’Ouest : Bénin, Ghana, Togo et Nigeria)… bref des circonscriptions à l’échelle de continents, voire de la tectonique des plaques. Trouver dans ces immensités un tantinet de cohérence politique serait bien prétentieux. Il n’empêche que les résultats du premier tour sont lus comme des augures favorables. Pour peu qu’on y ajoute des sondages psychédéliques, avec des prédictions à 3 ou 400 députés macroniens dans l’hémicycle et les commentateurs parisiens entrent en transe, la bave aux lèvres, qui tendent la sébile aux initiés, seconds couteaux et petits marquis d’anciens régimes en quête de reconnaissance. Le vocabulaire est emphatique, la tendance est à la lèche historique… Renaud Dutreil, ex-député UMP, qui avait abandonné son mandat rémois pour bosser dans le luxe à New York, voit dans le jeune Macron, "Bonaparte 1er consul, après une campagne d’Italie éclair".

Philippe Le Claire - Le Journal de l’île p.3