On y voit un symbole. Ce courrier adressé par la ministre des Outre-mer à André Thien Ah Koon est certes une réponse à une lettre que le maire du Tampon lui avait adressée.
Mais cette missive est aussi l’une des dernières qu’Erika Bareigts postera depuis son ministère. Surtout, le sujet retient l’attention. L’élu du Sud s’enthousiasme même à la lecture des propos ministériels. " La ministre des Outre-mer reconnaît le rôle éminent de l’aéroport de Pierrefonds", écrit-il dans un véritable communiqué de victoire.
À dire vrai, la ministre des Outre-mer, attentive aux inquiétudes du maire tamponnais, confirme juste l’examen du dossier de la compagnie aérienne Int’Air Iles. Apparemment, ça suffit, dans un premier temps...
En réalité, l’histoire dure depuis longtemps et n’est pas sur le point de se conclure. On se souvient des difficultés rencontrées par Int’Air Iles, cette petite compagnie comorienne basée à Anjouan.
Dans le plan de vol de la société, Pierrefonds faisait figure d’arc-boutant.
La compagnie devait relier Mayotte à La Réunion. Pas à Saint-Denis Roland Garros comme la direction générale de l’aviation civile (DGAC) l’a imposé en dernière minute. Mais à Pierrefonds, où le "toucher" est moins cher.
Douché par le refus de l’administration française d’autoriser Int’Air Iles de poser son Boeing A320 à Pierrefonds, son patron Seffoudine Inzoudine avait décidé qu’il n’y aurait plus de vol vers la Réunion. Fin provisoire du feuilleton.
Après deux années de négociations avec les responsables de l’aéroport de Pierrefonds, le refus administratif virait à l’affront. D’autant que, du côté de Moroni comme de celui du syndicat mixte de Pierrefonds, propriétaire et gestionnaire de la plateforme aéroportuaire du Sud, mais aussi dans l’esprit du maire du Tampon, l’un des géniteurs de cet aéroport, l’incompréhension dominait.
La DGAC avançait des raisons de sécurité, liées à Vigipirate. Pierrefonds ne serait pas capable de l’assurer tandis que Patrick Malet et André Thien Ah Koon relevaient ensemble, en janvier dernier, qu’Air Austral opère sur Pierrefonds au moyen d’un appareil de 162 sièges. Sans que la menace terroriste soit invoquée ni ne freine ce trafic.
Thierry Durigneux - Le Quotidien / p.3
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