S’ils ne portent pas les mêmes étiquettes politiques, le maire du Tampon, de Saint-Pierre ou de Saint-Joseph attendent les résultats du premier tour pour se prononcer sur leur ambition parlementaire, André Thien-Ah-Koon et Patrick Lebreton à l’Assemblée nationale et Michel Fontaine au sénat.
Ils sont un peu comme les Tontons flingueurs façon Georges Lautner : ils se connaissent depuis des années, s’apprécient, diront rarement du mal les uns sur les autres, du moins officiellement, mais dès qu’ils se retrouvent sur scène, la scène politique en l’espèce, ils n’hésitent pas à entrer dans la peau d’un Grisbi d’Albert Simonin et de tirer à tout-va. Ils sont ainsi. Michel Fontaine, Patrick Lebreton et André Thien-Ah-Koon défendent leur territoire, d’autant plus depuis que la loi sur le non cumul des mandats contraint à ces trois maires sudistes de faire des choix. Ils ne pourraient plus porter de casquette municipale s’ils décident soit d’être candidat à leur propre succession comme Patrick Lebreton à l’Assemblée nationale lors des législatives de juin ou Michel Fontaine au sénat en septembre prochain, soit d’envisager un retour dans l’hémicycle nationale comme l’espère André Thien-Ah-Koon.
Pour l’heure, on ne sait pas qui va dégainer en premier. Les cadors se regardent dans les yeux, scrutent le moindre mouvement de l’autre. On ne sait pas lequel risque de se retrouver façon puzzle aux quatre coins de l’île, mais une chose est sûre : les trois hommes forts de la politique sudiste ne décideront qu’après le premier tour des présidentielles voire l’élection le 7 mai prochain du président de la République de leur avenir. « On ne mélange pas les campagnes », pour Patrick Lebreton. « Chaque campagne est une bataille », répète souvent Michel Fontaine et pour celui qui rêve de fauteuil feutré rouge national, André Thien-Ah-Koon a indiqué chez nos confrères du Quotidien « être le mieux armé pour aller défendre les Réunionnais à Paris, mais attendre le premier tour ».
Le Journal de l’île / p.10
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