À défaut d’être exemplaire, Bruno Le Roux aura servi d’exemple.
Ou de fusible, ce qui revient au même. C’est d’abord pour l’exemple que le récent ministre de l’intérieur a dû démissionner. Son contrat à durée très déterminée a pris fin après les entretiens qu’il a eus avec son prédécesseur place Bauveau, Bernard Cazeneuve, le premier ministre.
Après celui, également, qui s’est déroulé à l’Élysée, avec François Hollande. Sitôt parti, déjà remplacé : l’éphémère patron des flics est remplacé par un certain Mathias Fekl, jusqu’alors secrétaire d’État chargé du commerce extérieur. Ce jeu de chaises musicales ferait sourire si le pays était calme, à l’abri, en sécurité. Si des dingues n’avaient pas l’idée, un beau matin en pleine aérogare d’Orly, d’aller se faire un soldat, quitte à être tué par une rafale, au nom d’Allah.
Mais nous sommes toujours en état d’urgence ! Et c’est dans cette situation de menace grave et permanente qu’un ministre de l’intérieur doit lâcher son poste parce qu’il a fait travailler ses gamines à l’Assemblée nationale. On entend le rire guttural de Marine Le Pen. Quel cadeau au Front National et quel affront à la démocratie ! Plus tôt dans la journée, rattrapé par les révélations de l’émission de télévision Quotidien sur TMC, Bruno Le Roux avait dû s’expliquer sur l’emploi en CDD de ses deux filles en tant qu’assistantes parlementaire.
Soit respectivement 14 et 10 CDD signés entre 2009 et 2014 quand le paternel était député et même président du groupe socialiste à l’Assemblée nationale.
Le tout pour la modique somme globale de 55 000 euros pour des jeunes filles qui n’avaient que 15 et 16 ans lors des premiers contrats.
On est loin des sommes versées à l’épouse de François Fillon pour laquelle un zéro avait été ajouté. Mais ces faits, avaient été jugés suffisamment problématiques pour que le parquet national financier finisse par ouvrir une enquête préliminaire après avoir pris le temps "d’étudier l’affaire".
Thierry Durigneux - Le Quotidien / p.3
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