Il y a des hours comme ça, où il vaut mieux éviter de tomber malade. L’intersyndicale des personnels du CHU a déclenché aujourd’hui un mouvement de grève pour protester contre la cure d’austérité annoncée pour l’hôpital public. Sont envisagées à La Réunion, pas moins de 190 suppressions de postes, peut-être 250. De quoi affoler sérieusement les salariés du premier employeur de l’île, dont certains rencontrent déjà pas mal de difficultés pour faire tourner leurs services.
Bizarrement, on entend très peu les politiques monter au créneau. Bello s’est exprimée sur le sujet, de même que Vlody, Ratenon et Tak. Et c’est à peut près tout. Rien à voir avec la formidable euphorie de 2016, où les politique se fendaient tous d’un communiqué pour expliquer le rôle qu’ils avaient joué dans la nomination de Lionel Calenge à la tête de l’établissement.
Il faut croire qu’en ces temps de chômage de masse, le destin d’un seul homme est plus important que le sort de 250.
Là n’est pas la seule bizarrerie de la période que nous traversons, où Paris feint de découvrir des choses connues de longue date. Car ce n’est pas le contexte financier qui a changé, mais bien le contexte politique. Aujourd’hui, l’Agence régionale de Santé qui assure la tutelle de l’État sur le CHU affiche un discours de fermeté face à son déficit galopant qui atteignait 20 millions d’euros en 2015 et 26 millions en 2016.
Guillaume Kempf - Le Quotidien / p.3
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