C’était la foule des grands jours, hier matin en l’église Sainte-Agathe de la Plaine-des-Palmistes. Un "jour du seigneur" version télé péi, où caméras, micros et blocs-notes étaient de sortie et signifiaient la singularité de l’événement. Non seulement monsieur Gilbert Aubry y présidait l’eucharistie, mais l’évêque intervenait deux jours après la mise en examen du père de la paroisse Fabrice Ibrahim pour viols aggravés et agressions sexuelles.
Gilbert Aubry a eu des mots très forts. Il a parlé "d’écoeurement", de " souffrance". Concernant le père Ibrahim, il y a vu "le poids du mal", un "comportement irrationnel" et demandé, au nom des prêtres qui l’entouraient, du clergé tout entier, "pardon publiquement pour les personnes avilies, abîmées par le comportement du père Ibrahim", " pardon pour toutes nos faiblesses, nos fautes qui ont défiguré ton visage, Seigneur."
Des mots forts qui renvoient à l’image que l’homme d’Église voit le prêtre : quelqu’un d’irréprochable. Quelque à qui on confie son enfant, le mercredi, en toute confiance. Un parent dont la confiance vient d’être brisée avec cette affaire présumée de pédophilie qui télescope quatre autres affaires récentes ayant défrayé la chronique - pères Tual (Bras-Panon), Hoarau (Sainte-Marie), Naramoutou (Saint-André) et Vincent (La Source)
Jean-Marc Goglione - Le Quotidien / p.3
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